Un automne de luttes, de mobilisations et d’exigences pour l’École publique
- snudifo60
- il y a 7 jours
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La période est marquée par une avalanche de décisions gouvernementales qui frappent de plein fouet l’Éducation nationale, ses personnels et les services publics. Entre le budget Macron-Lecornu qualifié de “budget de guerre”, la dégradation des conditions de travail dans les écoles, les attaques contre les personnels et le chaos provoqué par les réformes successives, les motifs d’inquiétude sont nombreux : mais les mobilisations se multiplient.
Dans cet article, nous faisons le point sur les grands dossiers qui animent le débat syndical en cette fin 2025.
Un budget 2026 placé sous le signe de l’austérité : “Ce budget de guerre doit tomber”
Le communiqué de la FNEC FP-FO du 8 novembre 2025 est sans ambiguïté : le projet de loi de finances 2026 marque une nouvelle étape dans le démantèlement de l’École publique.Selon la fédération :
-Troisième année blanche pour la valeur du point d’indice ;
-Suppression de 4 000 postes d’enseignants, dont 1 891 dans le premier degré ;
-AESH toujours sans statut, payées sous le seuil de pauvreté ;
-Coupes drastiques dans la Culture ;
-Désindexation des pensions ;
-Menaces de non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite ;
-Propositions provocatrices telles que le gel des avancements d’échelons.
Pendant ce temps, le budget des armées augmente de 7 milliards d’euros et dépasse celui de l’Éducation nationale.
La fédération appelle clairement à organiser la riposte :
Réforme des concours et formation initiale : inquiétudes et improvisation
Le CSA ministériel du 4 novembre 2025 a confirmé une réforme menée dans la précipitation, sans garanties pour les candidats ni pour les futurs enseignants. Parmi les informations essentielles :
Inscriptions aux concours repoussées au 2 décembre
Retard inédit révélant les blocages juridiques et organisationnels.
Double concours L3 / M2 : risque de places perdues
La FNEC FP-FO réclame :
-des listes complémentaires abondées pour empêcher la perte de postes,
-le recrutement à Bac +3,
-la fin de la masterisation.
Engagement quadriennal : vers un maintien partiel
Le ministère envisage de maintenir l’obligation pour les lauréats L3 et de l’alléger pour les M1, ce que FO conteste.
Affectations : inégalités entre lauréats licence et master
Le ministère refuse d’introduire le CIMM pour les lauréats L3 dans le second degré.
La déclaration FO dénonce une “usine à produire des contractuels”, aggravée par des fermetures d’INSPE, des difficultés d'accueil en M2 et l’insécurité statutaire pour les futurs enseignants.
Conditions de travail dans les écoles : pression accrue sur les directrices et directeurs
Le SNUDI-FO alerte dans son communiqué du 5 novembre 2025 sur une multiplication de tâches et d’injonctions hiérarchiques illégitimes :
-Demandes de “former” les collègues au plan filles-maths ;
-Pressions pour imposer les consignes pédagogiques ;
-Menaces d’accompagnement forcé par CPC ;
-Convocations multiples, parfois hors cadre réglementaire ;
-Menaces sur les postes lors des évaluations.
Le syndicat rappelle que rien dans les textes n’attribue aux directeurs un rôle de formateur ou de contremaître pédagogique.Il réaffirme ses revendications :
-Abrogation de la loi Rilhac,
-Fin des tâches supplémentaires,
-Respect de la liberté pédagogique,
-Aide administrative statutaire dans chaque école,
-Augmentation des décharges et 100 points d’indice pour tous les directeurs.
AESH : précarité accrue, conditions de travail dégradées, absence de réponses ministérielles
Le RSU 2023-2024 présenté au CSA met en lumière une réalité alarmante :
-30 % des personnels du ministère sont AED ou AESH, symboles de la précarité généralisée ;
-10 % du total des personnels sont AESH, majoritairement des femmes à temps incomplet ;
-28 % des AESH ont quitté leurs fonctions entre 2020 et 2023, soit plus de 10 000 par an.
À la rentrée 2025, la situation reste catastrophique :manque massif d’AESH, mutualisation accrue via les PAS, dégradation des conditions de travail et des droits.
La FNEC FP-FO exige :
-un vrai statut de catégorie B,
-24h d’accompagnement = temps plein,
-l’abandon des PAS et des PIAL.
Santé, sécurité, prévention : un système à bout de souffle
Le bilan SST du RSU souligne une explosion des situations à risques psychosociaux, mais :
-quasi inexistence de prévention primaire,
-pénurie dramatique de médecins du travail,
-refus d’enquêtes et d’études de fiches RSST sur le terrain,
-acteurs de prévention non professionnalisés,
-DUERP et registres souvent absents.
FO dénonce un système incapable de protéger les personnels, malgré les obligations réglementaires.
Listes complémentaires : mobilisation nationale le 19 novembre
Le SNUDI-FO et la FNEC FP-FO poursuivent leur combat pour le recrutement immédiat des listes complémentaires.
Après les victoires obtenues dans les académies de Rennes et Besançon, le syndicat appelle à un rassemblement mercredi 19 novembre à 14 h devant le ministère, métro Solférino.
Objectifs :
-recrutement immédiat dans toutes les académies encore bloquées (Reims, Lille, Strasbourg, Paris…) ;
-ré-abondement des listes complémentaires ;
-refus de l’embauche massive de contractuels alors que des candidats reçus aux concours attendent d’être nommés.
Conclusion : Un moment décisif pour l’École publique
Entre les suppressions de postes, les réformes précipitées, la dégradation des conditions de travail, l’absence de réponses en matière d’inclusion, la pénurie d’AESH, les attaques contre les directeurs, le manque de remplaçants et un budget d’austérité sans précédent, la période exige une mobilisation forte et collective.
Le SNUDI-FO et la FNEC FP-FO appellent les collègues à :
-participer aux réunions d’information syndicale,
-se rassembler le 19 novembre,
-et préparer l’action commune, y compris par la grève, pour obtenir :
-le retrait du budget Macron-Lecornu,
-l’augmentation des salaires,
-la création des postes nécessaires,
-un véritable statut pour les AESH, -et la défense du service public d’Éducation.


